28 novembre 2017
La location avec option d’achat (LOA), courante dans l’automobile, se diffuse dans d’autres secteurs. Voilà qu’une start-up, Quasiaqui, l’envisage pour l’immobilier. Une innovation dont nous parle son créateur, Jean Baptiste Massif.
Par location avec option d’achat, vous entendez qu’une personne loue un logement durant une période, avant de lever l’option d’achat pour en devenir propriétaire, c’est bien ça ?
Tout à fait, à Quasiaqui nous préconisons une période de location de 24 à 36 mois, mais la législation est libre à cet égard.
Justement, la Loa dans l’immobilier a-t-elle une valeur légale ?
Oui, c’est une loi de 1984, faite au départ en pensant plutôt aux HLM, il faut bien le dire. Mais elle existe et peut être appliquée par tout le monde, par deux particuliers, un vendeur/bailleur et un loueur/acheteur. Il suffit de signer devant notaire un contrat spécifique.
À quels acheteurs/loueurs pensiez-vous en exhumant cette loi ?
À toute cette catégorie de personnes qui de nos jours, comme le constatent les sociologues, attachent plus d’importance à la valeur d’usage d’un produit qu’à sa possession. Toutefois, l’achat immobilier est très particulier : il représente une forme de sécurité, en même temps qu’une manière de ne pas jeter l’argent par les fenêtres.
Dans ce contexte, la démarche de Loa pour l’immobilier est simplement plus souple et progressive qu’un achat « solennel ».
Et puis nous vivons une véritable mutation du travail. On a vu émerger toute une catégorie de personnes actives, pour qui l’achat immobilier est aujourd’hui exclu. Ce sont tous ces travailleurs indépendants, salariés en CDD, artisans, travailleurs détachés, consultants… Tous ces gens, de plus en plus nombreux, qui ne répondent pas au schéma « normal » du salarié en CDI et à qui, donc, une banque ne prêtera jamais d’argent pour un achat immobilier.
Ces personnes sont souvent parmi les plus jeunes, et l’achat d’un logement est important aux yeux de cette génération. Ça se voit aux durées d’emprunt qui s’allongent démesurément…
Après avoir assumé durant deux à trois ans, dans le cadre d’un contrat précis, un loyer mensuel, l’acheteur démontre sa crédibilité. Il obtiendra plus aisément le prêt, d’ailleurs moins important, dont il a besoin.
Quasiaqui fait se rencontrer acheteurs/loueurs et vendeurs/bailleurs, c’est cela ?
Nous sommes effectivement une plate-forme de mise en relation, mais vous oubliez un acteur du marché : les professionnels, les agences immobilières. Nous sommes à leur service pour mettre ce mode de commercialisation au service de leurs clients, mieux faire connaître la législation, répondre aux questions juridiques, etc. pour un abonnement mensuel très raisonnable à Quasiaqui.
Quand avez-vous commencé vos activités ?
Le vrai début est en septembre 2017. Nous sommes hébergés par un incubateur privé à Rouen, et nous sommes en période de levée de fonds.
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