09 novembre 2022
OpenHouse, ce sont des maisons à partager en colocation. Agnès et moi avons fondé l’entreprise en 2020. Nous avons ouvert notre première maison en mars 2021. Aujourd’hui, nous sommes une équipe d’une dizaine de collaborateurs, avec notamment un architecte et un conducteur des travaux.
Nous sommes épaulés par un fonds d’investissement, Braxton Asset Mangement et plusieurs associés, comme Grégoire Mercier, un entrepreneur à succès.
D’un point de vue technique, OpenHouse se décline en deux structures : une société foncière et une société d’exploitation.
Nous avons actuellement huit maisons et nous en rénovons une neuvième. Cinq se situent dans la petite couronne parisienne, à Épinay-sur-Seine, Vitry-sur-Seine, Choisy-le-Roi, Nanterre et Rosny-sous-Bois. Nous avons deux biens à Lille et un autre qui est en travaux. Enfin, notre dernière réalisation est à Fontainebleau. C’est un château du 18ème siècle au milieu d’un parc de 4 000 m². Nous l’avons transformé en lieu de vie de 25 chambres.
Chaque coliver dispose d’une chambre privative d’au moins 12 m². Il a accès aux espaces partagés, comme la cuisine, le salon, la salle à manger, la buanderie. Les maisons possèdent en plus de « super communs ». Toutes ont un extérieur, jardin ou terrasse. Elles en ont plus une pièce avec un usage spécial comme une salle de cinéma, une salle de sport ou un atelier pour bricoler.
Le loyer comprend la location, les charges (eau, électricité, gaz), le ménage des parties communes, les abonnements à des plateformes de streaming, les animations, les assurances habitation et responsabilité civile. Nous assurons évidemment la maintenance, qu’il s’agisse d’une panne de chauffage ou d’une porte qui a du mal à se fermer. Des House Managers sont présents dans chaque maison. Ils discutent avec les locataires et les accompagnent dans leurs démarches administratives comme l’obtention des aides de la CAF.
La redevance varie en fonction de la localisation et du type de logement. Elle va de 550 euros pour une chambre à Épinay à 1 400 euros pour un studio à Fontainebleau.
Tout d’abord, notre vision du coliving est riche en services. Nous apportons des prestations qui améliorent le confort et favorisent l’émergence d’une communauté. Ainsi, nous dédions un budget aux petites dépenses du quotidien (lessive, sel, poivre, papier toilette etc.) qui sont source de frictions quand on vit à plus de dix. Ensuite, nous finançons des activités pour fédérer. Tous les 15 jours, nous faisons livrer aux colocataires un repas à préparer et à partager ensemble. Ils disposent d’une enveloppe mensuelle pour faire une activité en groupe. Jusqu’à présent, ils ont organisé des dégustations de vin, des sorties au théâtre, des promenades en canoë, des soirées au restaurant…
Notre deuxième spécificité, c’est que nous ne nous contentons pas d’un peu de décoration. Nous menons de gros travaux. Nous transformons complètement les biens pour les adapter à la vie en communauté. Nous exploitons tous les espaces, comme les combles et même les sous-sols et soignons l’isolation phonique.
Troisièmement, et c’est le plus important pour nous, nous souhaitons lutter contre le changement climatique. Dès la rénovation, nous sommes attentifs au recyclage des matériaux. Nous travaillons sur les performances énergétiques, que ce soit pour l’isolation ou pour les équipements de production d’eau chaude et de chauffage. Enfin, nous utilisons pour la réhabilitation et l’aménagement des matières recyclées. Nous accompagnons également les colivers dans l’adoption de comportements écoresponsables. Nous voulons les informer de leur impact sur l’environnement et leur donner les moyens d’agir, comme contrôler le chauffage à distance grâce à une application. Nous allons à l’avenir mettre en place des passages d’intervenants dans nos maisons pour parler tri et gestes écologiques.
Nous avons pour ambition de devenir le leader du coliving à impact. Nous venons de boucler notre dossier pour que la foncière obtienne le label Investissement socialement responsable (ISR).
Nous avons pour le moment 120 locataires. Nous ciblons en priorité les jeunes actifs, mais tous les profils cohabitent, sauf à Fontainebleau. Cette maison s’adresse aux étudiants de l’INSEAD, une école de commerce mondialement réputée. Les colocataires restent pendant dix mois, le temps de décrocher leur MBA.
À Lille et dans la petite couronne parisienne, les colivers sont des avocats, des dentistes, des personnes qui travaillent dans les services, des médecins, des directeurs commerciaux…
Certains habitants finissent leurs études, d’autres ont cinquante ans. Nous accueillons des digitals nomades qui ont besoin d’un logement pour travailler la semaine à Lille ou Paris. Auparavant, ils louaient un studio, mais ils ont décidé de sauter le pas de la colocation parce qu’ils se sentaient seuls.
Aujourd’hui, plus d’un tiers des Français a peur de la solitude et un tiers des 18-25 ans dit souffrir de la solitude. C’est 20 % de plus qu’avant le Covid. Cela n’a rien d’étonnant. Les plus jeunes générations sont ultra-connectées, mais elles sont en manque de relations concrètes. Le coliving permet d’y remédier.
La durée de séjour est plus élevée que ce que nous avions imaginé.
Nous avons ouvert nos premières maisons à Vitry et Épinay il y a un peu plus de 18 mois. 70 % des occupants originels sont encore là. Nous avons bien sûr de la rotation, en moyenne 10 % par an. Ce sont des jeunes actifs qui se mettent en couple, des mutations professionnelles ou des salariés qui reprennent des études dans une autre ville. Une petite part des colocataires découvre au bout de quelques semaines que ce mode de vie ne leur correspond pas. Ceux-là partent généralement rapidement, au bout d’un mois.
Nous gardons l’esprit le plus ouvert possible. La colocation, et en particulier le coliving, c’est un moment où l’on peut rencontrer des gens différents. Nous voulons éviter de créer des communautés trop homogènes, car nous sommes convaincus que les différences enrichissent la relation.
Nous faisons une présélection juste sur les critères financiers. Ensuite, nous nous entretenons avec les candidats. Notre priorité est de trouver des personnes prêtes à vivre en communauté. Ce doit être un choix délibéré et pas un choix par défaut.
Nous favorisons au maximum le choix par les colivers de leur futur colocataire. À l’ouverture, nous remplissons 50 % des chambres nous-mêmes, en essayant de déceler les meilleurs profils. Pour les 50 % restants, nous proposons différents profils aux locataires et ils retiennent celui qui leur convient le mieux.
Et à chaque départ, c’est pareil. Nous soumettons plusieurs candidats et les colivers choisissent celui qu’ils préfèrent.
Nous aimerions nous développer sur les communes sur lesquelles nous sommes déjà présents, et dans les grandes métropoles françaises, comme Marseille, Bordeaux, Toulouse, Nantes. Nous nous intéressons aussi aux villes de taille intermédiaire telles que Rennes, Rouen, Orléans et à celles entre 20 et 50 000 habitants. Nous sommes persuadés qu’il y a un vrai besoin qui n’est pas pris en compte pour le moment faute d’investisseurs.
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