12 novembre 2018
Dans les zones où la demande de location excède l’offre, les grandes villes en particulier, les rapports entre propriétaires et candidats locataires sont compliqués : les bailleurs craignent les dossiers falsifiés, les locataires ont du mal à se loger. Locatio, une start-up d’État créée par Matthieu Heurtel, se propose d’apaiser ces relations. Entretien.
Quel service propose Locatio ?
De vérifier le dossier des candidats locataires, afin d’amener le bailleur à se sentir sécurisé. Notre travail consiste à nous assurer qu’un dossier est complet et cohérent. C’est notre cœur de métier. L’État est tiers de confiance entre bailleurs et locataires. D’après les tests que nous avons effectués, un dossier passé par Locatio a 24 % de chances en plus d’être accepté qu’un dossier lambda.
Donc ça fonctionne. Comment s’y prend-on ?
Le dossier nous est transmis numérisé par le locataire. Il est soumis à notre algorithme, qui a été conçu pour en vérifier le contenu, en s’appuyant strictement sur la liste de pièces décrite dans la loi ALUR. Il faut noter que nous avons en particulier accès à une vérification des informations fiscales, qui nous permettent de valider le revenu déclaré par le candidat locataire.
Nous sommes en pourparlers quant à l’accès à d’autres bases de données qui pourraient améliorer la qualité de nos analyses.
Ce premier passage informatique est complété par un passage manuel. Celui-ci consiste en particulier à vérifier le contrat de travail, ce type de document n’étant pas standardisé dans sa forme. Et cela permet de repérer certaines erreurs comme quand les personnes disent être en CDI alors qu’elles ne sont qu’en période d’essai… Cela permet aussi de traiter les cas marginaux.
Et quand tout va bien ?
Le dossier est labellisé et le locataire peut envoyer un lien qui permet au bailleur de s’assurer qu’il peut lui accorder sa confiance.
Pourquoi l’État prend-il cette initiative ?
Il démontre ainsi que la relation avec lui n’est pas seulement faite de contraintes et qu’il peut offrir un service utile et, précisons-le, totalement gratuit.
Quand avez-vous commencé ce projet ?
En janvier 2018. L’idée au départ était de créer un bail numérique. Après moult consultations, j’ai pu conclure que c’était plus le projet de labellisation des dossiers qui pouvait rendre un vrai service en apaisant la relation locataire/bailleur. Nous avons alors développé le service, en restant extrêmement attentifs aux coûts.
Et où en êtes-vous aujourd’hui ?
Le service se développe. Avec aujourd’hui 7 personnes, nous en sommes à 10 000 comptes créés. Et les emails de satisfaction sont nombreux.
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