14 décembre 2022
Détrôné par la brique, supplanté par le béton, le bois est-il en train de prendre sa revanche grâce à la RE2020 (Réglementation Environnementale 2020) ? Si les réalisations en bois ne représentent à l’heure actuelle que 6 % du marché, les spécialistes pensent que ce chiffre passera à 30 % d’ici 2030. Matériel biosourcé, le bois dégage très peu d’émission de carbone. Ces deux caractéristiques en font une ressource de choix pour la construction d’habitats individuels ou collectifs.
Si vous craignez de voir votre maison s’envoler comme celle des petits cochons en cas de tempête, rassurez-vous. Afin de tirer le meilleur de ce matériau, des entreprises utilisent la technologie du bois lamellé contre-croisé (cross laminated timber ou CLT en anglais).
Cette technique accroît la stabilité et la rigidité des panneaux et n’a que peu d’impact sur l’environnement. Mise au point par un ingénieur français en 1947, le CLT était tombé dans l’oubli. Les Allemands et les Autrichiens le redécouvrent dans les années 90. C’est au tour des promoteurs tricolores d’y recourir pour bâtir des maisons et des immeubles Bas Carbone. À Lyon et en Île-de-France notamment, il est désormais possible d’habiter dans une résidence en bois, confortable et vertueuse.
Tous les ans, des millions de tonnes de déblais sont générés par les travaux. Le projet du Grand Paris en produit à lui seul 45 millions ! Et si cette montagne de terre excavée devenait votre chez-vous ?
Comme le bois, la terre affiche un faible bilan carbone. De plus, elle est efficace pour réguler la température intérieure. Une qualité non négligeable depuis que la RE2020 impose de prendre en compte le confort de nos habitations en cas de fortes chaleurs. Une fois transformée, la terre crue devient des briques, du mortier ou de l’enduit. La technique est actuellement employée pour l’aménagement intérieur de logements, mais aussi pour des projets d’envergure. Le complexe culturel et sportif Colisée-Grand-Paris ou La Chapelle District, qui abritera les épreuves de badminton et de taekwondo pendant les Jeux olympiques de 2024, l’utilisent.
Si pour le moment l’utilisation de la terre dans l’édification des bâtiments reste confidentielle, elle devrait se développer sous l’impulsion de la RE2020. En plus de répondre aux normes écologiques, le recours à la terre contribue au traitement des déchets de chantier, une nouvelle exigence imposée par la réglementation.
Si le constructeur vous informe que votre futur pavillon contient des champignons, ne partez pas en courant ! Il n’est pas ici question de moisissures ou de mérule, mais de mycélium. Parfois appelé blanc de champignon, c’est la partie végétative et souterraine du champignon.
Isolant acoustique et thermique, le mycélium a la faculté de s’adapter au contenant dans lequel il pousse. Il vous suffit de le cultiver dans un moule pour lui donner la forme que vous souhaitez. Et lorsque vous n’en avez plus besoin, vous pouvez le recycler en engrais.
C’est la NASA qui a eu l’idée de recourir à la mycotecture pour, à l’avenir, édifier des structures sur Mars ou la Lune. Plus proche de nous, le mycélium entre dans la composition des panneaux de construction ou des briques. Celles-ci seraient légères, mais plus résistantes que le parpaing, ininflammables et étanches.
Les champignons ne sont pas les seuls végétaux que vous pourriez retrouver dans votre future demeure. Murs en pomme de terre, parquet en bambou, carrelage à l’huile de lin ou peinture à l’algue sont également au menu.
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